Le cinéma égyptien, Hollywood sur le Nil #fiche

Clap de fin pour le cinéma chanté

Comment le cinéma chanté arrive-t-il à son « clap de fin » ?

Stéphan Zaubitzer Cairo Palace, Le Caire, 2010, homme seul dans la salle Série Cinés-Méditerranée Tirage contrecollé sur papier fine art Hahnemühle Paris, collection de l’artiste © Stephan Zaubitzer
En Égypte, l’arrivée de la télévision à un double effet : la démocratisation des films dans les zones rurales, auprès d’une population privée jusqu’alors de l’accès au cinéma ; mais aussi un désintérêt progressif pour le rituel du cinéma au profit des soirées télé. Qui plus est, la production cinématographique est soumise à de nombreux impôts sur les recettes, ce qui semble avoir ralenti la production. De plus, le cinéma égyptien est fortement concurrencé par la diffusion massive de films américains.

La nouvelle ère cinématographique débutée dans les années 1960, entre soutien étatique et émergence de nouveaux genres, marque aussi la fin de la période faste des comédies musicales. Quelques artistes font exceptions, tel Abdel Halim Hafez et son film Mon père perché sur l’arbre (Abî fûq al-shajara, 1969) de Hussein Kamal, ou Souad Hosni dans le mythique Méfie-toi de Zouzou (Khalli bâlak min Zouzou, 1972) de Hassan al-Imam.

Les scènes de danse sont victimes d’une censure progressive. Sans qu’elles soient complètement éludées, elles sont désormais perçues comme associées aux mœurs légères. La fin de la production de comédies musicales ne sonne pas pour autant le glas de la popularité des classiques du genre : ils continuent à être visionnés à la télévision et à vivre à travers les chansons les plus célèbres.
Hajer Ben Boubaker

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