Glossaire

Elle est née dans les cabarets du Caire à la fin des années 1920. Elle trouve son origine dans l’évolution de danses folkloriques comme le baladî pour s’adapter au goût d’un nouveau public notamment occidental. Le costume évolue vers une tenue de danse moderne, raffinée, ornée de perles et de strass, accompagnée de voiles, de bijoux aux bras et à la tête. La danse sharqî envahit rapidement les écrans de cinéma égyptiens et se démocratise.
pièce maîtresse du concert de musique savante à la fin du XIXe siècle et durant les deux premières décennies du XXe siècle. La première partie est une introduction chantée qui offre une version condensée des phrases mélodiques. La deuxième partie reprend chaque phrase de la première partie pour en offrir une version développée. Au début du XXe siècle un chœur vient accompagner le chanteur. Cette adjonction inaugure une forme de chant alterné où le chanteur répète plusieurs fois certains vers ou fragments de vers combinés selon son goût, apportant à chaque fois des variations « entérinées » par le chœur.
Improvisation vocale sur les mots « yâ lêlî, yâ ‘ên ? (ô nuit, ô [brûlure de] mes yeux) au cours de laquelle le chanteur fait montre de sa virtuosité à l’état pur. Élément introductif à d’autres formes du répertoire ou simple intermède en cours de chant, le layâlî s’individualise comme genre et moment esthétique. La traduction généralement admise (ô nuit, chère nuit) est un contresens. Il s’agit ici de l’œil brûlé par l’insomnie et les larmes du désir de l’aimée.
Système modal, organisation des échelles mélodiques.
Composition poétique chantée en arabe dialectal donnant lieu à un type d’improvisation vocale basée essentiellement sur la modulation et la structure rythmique du vers.
Terme utilisé pour qualifier l’industrie cinématographique égyptienne à son apogée (1945-1965), on parle également d’Hollywood sur le Nil.
Adaptation musicale d’un poème en arabe classique d’inspiration profane ou religieuse, mettant en valeur l’improvisation vocale. La qasîda peut être soit composée ou semi-improvisée sur un rythme déterminé (wahda) soit entièrement improvisée et non soumise à un schéma rythmique fixe.
Studios légendaires de l’“âge d’or” du cinéma égyptien. Fondés en 1935 par le banquier égyptien Talaat Harb, l’ouverture de ces studios représentent un événement majeur dans l’histoire culturelle de l’Egypte. Le premier film produit par ces studios est Weddad. Film dans lequel Oum Kalthoum tient son premier rôle au cinéma.
Ensemble instrumental de musique savante comprenant un oud (luth), un qânûn (cithare), un violon, un nây (flûte) et un riqq (tambour sur cadre ou tambourin). Il s’étoffe à partir de 1930 et admet violoncelle et contrebasse.
Développement instrumental ou vocal (taqsîm-layâlî) d’un mode, improvisation par laquelle l’instrumentiste, par un agencement mélodique et rythmique libre.
Née avant le début du XXe siècle et souvent considérée comme ancêtre de la chanson légère moderne (ughniya), elle était à l’origine exclusivement réservée aux femmes avant d’intégrer partiellement le répertoire masculin. Elle se compose d’une structure en couplets/refrain, faisant d’elle le type même de la chanson populaire facile à retenir. D’où sa vogue dès les années vingt, d’abord par le disque, puis au cinéma.
se traduit par « extase musicale ». Le tarab est un phénomène, propre à la musique arabe, qui touche l’auditoire en concert. Il est généré par la concentration du public et la performance du chanteur ou de la chanteuse. Par la répétition, la variation de la même phrase et la créativité de son improvisation, il/elle mène le public jusqu’à une émotion artistique d’une grande intensité.