Le monde arabe au temps des bouleversements
Quels sont les grands bouleversements que le monde arabe a connu au cours des derniers siècles ?
À partir du XVIe siècle, l’Empire ottoman contrôle une grande partie du monde arabe, de l’Algérie au Yémen en passant par l’Égypte et les actuels Liban et Syrie. Dès la fin du XVIIIe siècle, il fait face à des révoltes, en particulier dans les provinces arabes, à la montée des nationalismes et à l’intérêt de plus en plus fort des grandes puissances européennes. Ces changements politiques et économiques affectent l’ensemble du pourtour méditerranéen.
Le premier bouleversement durable survient en 1798 avec l’expédition napoléonienne. La France souhaite contrôler la Méditerranée et la mer Rouge en coupant la route des Indes aux Britanniques ; pour ce faire, elle entreprend une campagne militaire. Dirigée par Bonaparte lui-même, l’expédition est la première incursion d’un État européen doté d’une puissance militaire moderne. Cette tentative de conquête marque le début de l’impérialisme européen dans la région. La campagne laisse une empreinte durable auprès des autorités de la province d’Égypte, confrontées aux avancées scientifiques qui les poussent à une contestation du pouvoir d’Istanbul. Face aux pressions internes, les sultans ottomans lancent une série de réformes, les Tanzimat (« réorganisation » en arabe), afin de moderniser l’appareil étatique. Ces réformes sont loin d’endiguer les volontés d’émancipation de la plus riche province de l’Empire, l’Égypte, dont le gouverneur Méhémet Ali finit par obtenir l’autonomie. S’inspirant du modèle étatique français, il entreprend une série de réformes administratives et envoie des fonctionnaires étudier en France. Il engage aussi des réformes économiques. Ses successeurs ont massivement recours aux emprunts bancaires auprès des pays européens, ce qui creuse la dette égyptienne.
En 1875, le khédive Ismaïl est contraint de vendre aux Britanniques ses actions sur le canal de Suez, inauguré en 1869. L’ingérence atteint son paroxysme en 1882 lorsque les troupes britanniques répriment une révolte nationaliste et prennent le contrôle total de l’Égypte. L’ensemble du monde arabe est en proie à l’entreprise coloniale française ou britannique qui accélère le démantèlement de l’Empire ottoman ; sa fin est actée à la fin de la Première Guerre mondiale. L’ensemble des pays arabes se trouve désormais sous colonisation européenne alors que la Turquie parvient à maintenir son indépendance.
Alors que le nationalisme était déjà présent pendant la période ottomane, la domination européenne l’accentue et aboutit à l’émergence de mouvements anticolonialistes. En Égypte, ce nationalisme est notamment incarné par la figure du leader Saad Zaghoul et de son parti, le Wafd. La Grande-Bretagne accorde une autonomie politique à l’Égypte en 1922, cette indépendance incomplète préservant les intérêts économiques britanniques et assurant la possibilité du contrôle de la vie politique.
La fin de la Seconde Guerre mondiale reconfigure l’échiquier politique proche-oriental. En 1945, naît la Ligue arabe qui tente de mettre en œuvre une solidarité politique entre pays partageant une langue et un socle culturel communs. Alors que l’État d’Israël est fondé en 1948, de multiples élans politiques appellent à une solidarité concrète des États arabes avec le peuple palestinien. C’est dans ce contexte qu’ont lieu le coup d’État des Officiers libres en Égypte en 1952 et la prise de pouvoir de Gamal Abdel Nasser, qui devient le leader du nationalisme arabe. Ce mouvement aura pour point d’orgue la création de l’éphémère République arabe unie rassemblant l’Égypte et la Syrie. Les pays arabes indépendants apportent leur soutien au peuple palestinien ou encore au peuple algérien en lutte sans toutefois réussir à trouver une stratégie politique commune. Le rêve politique panarabe porté par Nasser est mis à mal par la défaite de l’Égypte, de la Syrie et de la Jordanie contre Israël lors de la Guerre des Six Jours en 1967, et inaugure une période de conflits importants dans la région et de désunion entre les pays composant la Ligue arabe.
Le premier bouleversement durable survient en 1798 avec l’expédition napoléonienne. La France souhaite contrôler la Méditerranée et la mer Rouge en coupant la route des Indes aux Britanniques ; pour ce faire, elle entreprend une campagne militaire. Dirigée par Bonaparte lui-même, l’expédition est la première incursion d’un État européen doté d’une puissance militaire moderne. Cette tentative de conquête marque le début de l’impérialisme européen dans la région. La campagne laisse une empreinte durable auprès des autorités de la province d’Égypte, confrontées aux avancées scientifiques qui les poussent à une contestation du pouvoir d’Istanbul. Face aux pressions internes, les sultans ottomans lancent une série de réformes, les Tanzimat (« réorganisation » en arabe), afin de moderniser l’appareil étatique. Ces réformes sont loin d’endiguer les volontés d’émancipation de la plus riche province de l’Empire, l’Égypte, dont le gouverneur Méhémet Ali finit par obtenir l’autonomie. S’inspirant du modèle étatique français, il entreprend une série de réformes administratives et envoie des fonctionnaires étudier en France. Il engage aussi des réformes économiques. Ses successeurs ont massivement recours aux emprunts bancaires auprès des pays européens, ce qui creuse la dette égyptienne.
En 1875, le khédive Ismaïl est contraint de vendre aux Britanniques ses actions sur le canal de Suez, inauguré en 1869. L’ingérence atteint son paroxysme en 1882 lorsque les troupes britanniques répriment une révolte nationaliste et prennent le contrôle total de l’Égypte. L’ensemble du monde arabe est en proie à l’entreprise coloniale française ou britannique qui accélère le démantèlement de l’Empire ottoman ; sa fin est actée à la fin de la Première Guerre mondiale. L’ensemble des pays arabes se trouve désormais sous colonisation européenne alors que la Turquie parvient à maintenir son indépendance.
Alors que le nationalisme était déjà présent pendant la période ottomane, la domination européenne l’accentue et aboutit à l’émergence de mouvements anticolonialistes. En Égypte, ce nationalisme est notamment incarné par la figure du leader Saad Zaghoul et de son parti, le Wafd. La Grande-Bretagne accorde une autonomie politique à l’Égypte en 1922, cette indépendance incomplète préservant les intérêts économiques britanniques et assurant la possibilité du contrôle de la vie politique.
La fin de la Seconde Guerre mondiale reconfigure l’échiquier politique proche-oriental. En 1945, naît la Ligue arabe qui tente de mettre en œuvre une solidarité politique entre pays partageant une langue et un socle culturel communs. Alors que l’État d’Israël est fondé en 1948, de multiples élans politiques appellent à une solidarité concrète des États arabes avec le peuple palestinien. C’est dans ce contexte qu’ont lieu le coup d’État des Officiers libres en Égypte en 1952 et la prise de pouvoir de Gamal Abdel Nasser, qui devient le leader du nationalisme arabe. Ce mouvement aura pour point d’orgue la création de l’éphémère République arabe unie rassemblant l’Égypte et la Syrie. Les pays arabes indépendants apportent leur soutien au peuple palestinien ou encore au peuple algérien en lutte sans toutefois réussir à trouver une stratégie politique commune. Le rêve politique panarabe porté par Nasser est mis à mal par la défaite de l’Égypte, de la Syrie et de la Jordanie contre Israël lors de la Guerre des Six Jours en 1967, et inaugure une période de conflits importants dans la région et de désunion entre les pays composant la Ligue arabe.